A travers le réseau de professionnels et de volontaires de terrain, ICVolontaires a mené une enquête de terrain dans six régions du Sénégal et du Mali. Au Sénégal, cela a impliqué les communautés de Guédé-Chantier (Région de Saint-Louis), Meckhé (Région de Thiès), Mbam (Région de Fatick) et au Mali, les régions de Tombouctou, Ségou et Sikasso. Dans chaque cas, une attention particulière a été accordée au rôle des technologies de l’information et de la communication pour l’agriculture, l’élevage et la pêche.
ICVolontaires a voulu savoir quel type de questions se posaient les agriculteurs, les éleveurs et les pêcheurs et le rôle que la technologie a joué et peut jouer afin de faire face à ces questions (ex : obtenir des prix de marché comparatifs, être informé sur l’assainissement, les pratiques d’agriculture biologique, les questions de santé pour les plantes, les animaux et les humains etc.). Les informations ont été récoltées par le biais d’un questionnaire standardisé distribué aux connecteurs de terrain (des représentants gouvernementaux, des chefs des communautés, des volontaires déployés dans les six régions susmentionnées, des journalistes…). Un deuxième questionnaire a été élaboré spécifiquement pour les journalistes. Les questions posées sont liées aux activités principales des répondants, aux produits et aux marchés, à la propriété des terres cultivées, aux produits utilisés sur les terres et à l’information et la communication sur la vente des produits. Étant donné que la majorité des personnes du premier groupe interrogées ne maîtrise pas le français écrit, le questionnaire a été rempli par des connecteurs (volontaires de terrain). Ces volontaires ont été déployés dans six régions principales. Pour le Sénégal, il s’agit de Guédé-Chantier dans le Podor, de Méckhé dans le Tivaouane et de Mbam dans la région de Fatick. Pour le Mali, les volontaires-connecteurs de terrain ont travaillé dans les régions de Tombouctou, de Ségou et de Sikasso.
Une série de formations a été organisée, en particulier pour les relais de terrain (des jeunes, des femmes, des journalistes des radios communautaires). Les formations comprenaient la formation aux TIC, avec une attention particulière apportée à l’utilisation d’Internet pour les références et les recherches et l’utilisation des téléphones mobiles pour l’envoi et la réception des SMS, ainsi que la diffusion des informations à travers des réseaux.
Les outils de communication spécifiques mis en place pour ce projet ont été le site internet E-TIC.net qui doit être traduit dans plusieurs langues: le français, l’anglais, le wolof, le fulani et le bambara, ainsi qu’un nombre d’autres outils de travail et d’échange (wiki, liste de diffusion, etc.) pour la communication entre les acteurs du projet. La plateforme internet vise à fournir des informations concernant des techniques de production, de commercialisation et de promotion, les prix de marché et d’autres données utiles, pour les agriculteurs eux-mêmes ainsi que pour d’autres acteurs, notamment les chercheurs dans ce domaine.
En ce qui concerne l’utilisation des téléphones mobiles, une recherche a été menée à travers des partenariats avec des opérateurs de téléphonie mobile, tels que Manobi, Jokko et Trade at Hand, qui peuvent fournir des solutions techniques pour faciliter l’utilisation des téléphones mobiles pour la collecte et le partage des informations afin d’améliorer les transactions économiques, financières et commerciales des populations dans leurs activités d’agriculture, d’élevage et de pêche.
Manobi a développé une gamme d’applications mobiles et Web concentrées sur l’amélioration des faiblesses dans les chaînes de valeur. T2M permet aux agriculteurs de contrôler les prix de marché sur leurs téléphones mobiles via SMS, WAP, MMS, ou Internet mobile – tous conçus pour un faible niveau d’alphabétisation. L’information est mise à jour par une équipe de chercheurs de marché qui en font un graphique et qui la saisissent dans leurs téléphones mobiles.
Il y a eu une augmentation significative de l’utilisation des téléphones mobiles parmi les populations en Afrique, ce qui est aussi le cas des radios communautaires, un autre moyen de communication populaire qui n’exige pas des utilisateurs de lire ou d’écrire de l’information, et en plus, l’information est fournie dans la langue locale, comprise par tous.
Un AgriGuide est actuellement en cours de développement. Il vise à fournir toutes les informations récoltées d’une manière simple, accessibles dans les langues locales et communiquées à travers des illustrations et des explications simples. Ce guide vise à servir d’outil de travail et de document de référence créant un lien entre les technologies de l’information et de la communication, l’agriculture, l’élevage et la pêche au Sénégal et au Mali.